mardi 24 décembre 2013


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des trois musiques

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Séléné





Lune de beau métal,
Qui reflètes vers nous, par ta face déserte,
Dans l'immortel ennui du calme sidéral,
Le regret d'un soleil dont nous pleurons la perte.
O lune, je t'en veux de ta limpidité
Injurieuse au trouble vain des pauvres âmes,
Et mon cœur, toujours las et toujours agité,
Aspire vers la paix de ta nocturne flamme.


JEAN DE LAVILLE de MIRMONT


Extrait de L'horizon chimérique









C'était, dans la nuit brune,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.

Lune, quel esprit sombre
Promène au bout d'un fil,
Dans l'ombre,
Ta face et ton profil ?

Es-tu l’œil du ciel borgne ?
Quel chérubin cafard
Nous lorgne
Sous ton masque blafard ?

N'es-tu rien qu'une boule,
Qu'un grand faucheux bien gras
Qui roule Sans pattes et sans bras ?

Es-tu, je t'en soupçonne,
Le vieux cadran de fer
Qui sonne

L'heure aux damnés d'enfer ?




Lune, en notre mémoire,
De tes belles amours
L'histoire
T'embellira toujours

Et toujours rajeunie,
Tu seras du passant
Bénie, 
Pleine lune ou croissant.



Alfred de Musset 
Extrait de Ballade à la lune




  


 
Veux-tu sitôt m’abandonner ?
Tu étais si près tout à l'heure !
Des masses de nuages t'obscurcissent, ,
Et maintenant te voilà disparue.

Tu sens toutefois quelle est ma tristesse,
Ton bord surgit comme une étoile !
Tu m'attestes que je suis aimé,
Si loin de moi que soient mes amours.

Poursuis donc ta course ! Épands ta clarté
Au ciel pur, dans tout son éclat!
Bien que mon cœur souffrant batte plus vite,
Bienheureuse est cette nuit !



Goethe

A la pleine lune qui se levait
 









La mer était d'une chaude teinte ocrée,
Un chemin d'or pour toi,
Brillante et argentée, avec son manteau d'un noir foncé
Bordé d'une frange lumineuse,
calme et claire....

Vladimir NABOKOV. 








 Aurore.
Le soir vient; et le globe à son tour s'éblouit,
Devient un œil énorme et regarde la nuit;
Il savoure, éperdu, l’immensité sacrée;
La contemplation du splendide empyrée,
 Les nuages de crêpes et d'argent, le zénith,
Qui, formidables, brille et flamboie et bénit,
Les constellations, ces hydres étoilées
Les effluves du sombre et du profond, mêlées
A vos effusions, astre de diamant,
Et toute l'ombre avec tout le rayonnement !
L'infini tout entier d'extase se soulève. 
Et, pendant ce temps-là, Satan, l'envieux, rêve.

Victor HUGO 
Les contemplations







Par la lune d'été vaguement éclairée,
Debout, nue, et rêvant dans sa pâleur dorée
Que tache le flot lourd de ses longs cheveux bleus,
Dans la clairière sombre où la mousse s'étoile,
La Dryade regarde au ciel silencieux... 



La blanche Séléné laisse flotter son voile,
Craintive, sur les pieds du bel Endymion,
Et lui jette un baiser dans un pâle rayon...
- La Source pleure au loin dans une longue extase...
C'est la Nymphe qui rêve, un coude sur son vase,

 

Au beau jeune homme blanc que son onde a pressé.
  Une brise d'amour dans la nuit a passé,
Et, dans les bois sacrés, dans l'horreur des grands arbres,
Majestueusement debout, les sombres Marbres,
Les Dieux, au front desquels le Bouvreuil fait son nid,
  Les Dieux écoutent l'Homme et le Monde infini !

Arthur RIMBAUD



La lune se lève 
Elle est d'agate et de perle,
Elle est de verre fumé,
  Étrangement horizontale
Et si solennelle, on dirait
Que la sonate "clair de lune"
A soudain croisé notre chemin.


Anna Akhmatova


 






Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et  bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.







 Tout en chantant sur le mode mineur
 L'amour vainqueur et la vie opportune
Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune,



Au calme clair de lune triste et beau,
 Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.


 Paul VERLAINE
Fêtes Galantes







TRISTESSE DE LA LUNE

Ce soir,la lune rêve avec plus de paresse;
Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d'une main distraite et légère caresse
Avant de s'endormir le contour de ses seins,

Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre au longue pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l'azur comme des floraisons.

Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
elle laisse filer une larme furtive,
un poète pieux, ennemi du sommeil,

Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflet irisés comme un fragment d’opale,
Et la met dans son cœur loin des yeux du soleil. 

Charles  BAUDELAIRE







La Lune Blanche

La lune
luit dans les bois 
De chaque branche
Part une voix 
Sous la ramée

O bien aimée

L'étang reflète
Profond miroir
La silhouette
Du saule noir
Où pleure...

Rêvons, c'est l'heure,

Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l'astre irise...

C'est l'heure exquise. 

Paul VERLAINE.














Madame BOVARY




La lune,toute ronde et couleur de pourpre, se levait à

ras de terre, au fond de la prairie. Elle montait vite

entre les branches des peupliers, qui la cachait de

place en place, comme un rideau noir, troué. Puis

elle parut, éclatante de blancheur, dans le ciel vide

qu’elle éclairait ; et alors, se ralentissant, elle laissa

tombait sur la rivière une grande tache, qui faisait

une infinité d’étoiles ; et cette lueur d’argent semblait

s’y tordre jusqu’au fond, a la manière d’un serpent

sans tête couvert d’écailles lumineuses. Cela ressemblait

aussi à quelque monstrueux candélabres, d’où ruisselait,

tout du long, des gouttes de diamant en fusion.


 Gustave FLAUBERT.







Une heure après le coucher du soleil, la lune se montra
au-dessus des arbres, à l'horizon opposé. Une brise
embaumée, que cette reine des nuits amenait de 
l'orient avec elle, semblait la précéder dans les
forêts comme sa fraîche haleine. L'astre solitaire
monta peu à peu dans le ciel: Tantôt il suivait
paisiblement sa course azuré; tantôt il reposait 
sur des groupes de nues qui ressemblaient à la
cime des hautes montagnes couronnées de neige.
Ces nues, ployant et déployant leurs voiles,se 
déroulaient en zones diaphanes de satin blanc,
se dispersaient en légers flocons d'écume,ou 
formaient dans les cieux des bans d'un ouate 
éblouissante, si doux à l'oeuil, qu'on croyait 
ressentir leur mollesse et leur élasticité.
La scène sur la terre n'était pas moins ravissante:
Le jour bleuâtre et velouté de la lune descendait 
dans les intervalles des arbres, et poussait des 
gerbes de lumière jusque dans l'épaisseur des
plus profondes ténèbres. La rivière qui coulait
à mes pieds, tour à tour se perdait dans le bois,
tour à tour reparaissait brillante des constellations
de la nuit, qu'elle répétait dans son sein. Dans une 
savane, de l'autre côté de la rivière, la clarté de 
la lune dormait sans mouvement sur les gazons:
des bouleaux agités  par les brises, et dispersés
ça et là,formaient des îles d'ombres flottantes
sur cette mer immobile de lumière. Auprès, tout
aurait été silence et repos, sans la chute de quelques
feuilles, le passage d'un vent subit,
le gémissement de la hulotte.......

François René de CHATEAUBRIAND
Le Génie du christianisme


 






Séléné et Endymion sur le mont latmos.

 Sarcophage romain, vers 180.


Dans la myologie Grec Séléné (en Grec ancien Σελήνη / Selếnê), fille desTitans Hipérions et Théia, sœur d'Hélios (le Soleil) et d’Éos  (l'Aurore), est une déesse de la Lune — plus spécifiquement de la pleine lune, second membre de la triade composée d'Attémis (croissant de lune) et d'Hécate (nouvelle lune). Elle est souvent assimilée à Artémis, même si elle personnifie plutôt l'astre lunaire lui-même






Création des images: Jean Claude RIERA CARROSI COLOMBANI 

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http://www.youtube.com/watch?v=ndxAZfJxfy8

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